LE BILLET DE MEJNOUR 17

Mejnour ben HUR, mejnourbh@gmail.com

SUBLIMATION

A en croire Cyprian SMITH (Un chemin de paradoxe, la vie spirituelle selon maître Eckhart, Paris, Cerf, 1997), toute relation profonde (amitié, inimitié, agressivité) implique « un échange de caractéristiques qui font que les partenaires se ressemblent ». Ainsi, d’une certaine façon, l’extériorité qui nous résiste n’est qu’une expression de l’intériorité à polir pour croître en s’enracinant dans l’Etre qui donne l’être.

Hercule combat l’hydre. Quelle force, en nous, est aussi capricieuse, aussi redoutable que l’hydre ? Quelle force, en nous, résiste à toute espèce de répression pour occasionner de pernicieux ravages en tous genres ? N’est ce pas la force sexuelle, la libido freudienne ? Eh bien, cher ami, l’astuce ici, l’arme efficace, c’est Francis BACON qui la donne : « non nisi parendo vicentur » (on ne la domine qu’en lui obéissant », c’est-à-dire en l’écoutant afin de mieux la soumettre, la sublimer. Le moyen, c’est l’écoute observatrice, la fin, c’est la sublimation dans quelque idéal.

La force sexuelle ne se réprime pas. Elle se sublime. Elle gît alors dans quelque recoin de l’âme où elle est canalisée, d’où sa force de propulsion est censée provoquer des actes héroïques. Les arts, la philosophie (littérature, poésie, métaphysique) et la religion en sont d’éloquentes et prodigieuses manifestations. Les hommes les plus nobles tirent leur fierté d’avoir entendu et sainement orienté les bourdonnements assourdissants de cette force enragée. En allant à la rencontre de ces hommes-là, Mejnour te salue!

>>> LE BILLET DE MEJNOUR, HERCULE DEUXIEME TRAVAIL

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VOIR, DISCOURS DE SAINT PAUL A ATHENES, IIe Partie

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