Pensée du 06 octobre 19

« La valeur authentique de l’imagination ne concerne pas seulement le passé, mais aussi le futur : les formes de la liberté et du bonheur qu’elle évoque tendent à libérer la réalité historique. C’est dans son refus d’accepter comme définitives les limitations imposées à la liberté et au bonheur par le principe de réalité, dans son refus d’oublier ce qui peut être que réside la fonction critique de l’imagination.  » Réduire l’imagination à l’esclavage, quand bien même il y irait de ce qu’on appelle grossièrement le bonheur, c’est se dérober à tout ce qu’on trouve au fond de soi de justice suprême. La seule imagination me rend compte de ce qui peut être.  » Les surréalistes ont reconnu les implications révolutionnaires des découvertes de Freud.  » L’imagination est peut-être sur le point de revendiquer ses droits.  » Mais lorsqu’ils demandèrent :  » Le rêve ne peut-il pas aussi s’appliquer à la solution des problèmes fondamentaux de la vie ? « , ils allèrent au-delà de la psychanalyse en exigeant que le rêve se transforme en réalité sans compromettre son contenu. L’art s’est allié avec la révolution. Une adhésion sans compromis à la stricte vérité de l’imagination appréhende la réalité plus totalement. »

Herbert Marcuse, Eros et civilisation

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